L’Outre-Mer, acteur majeur de la victoire de François Hollande

L’Outre-Mer a, comme à son accoutumée, moins participé au scrutin présidentiel : la participation n’y a été que de 64%, loin derrière la Métropole. Saint-Martin se démarque des autres territoires, avec une participation de 38%, alors que tous les autres dépassent la barre des 50%.
Malgré cette faible participation, l’Outre-Mer a joué un rôle important dans le résultat de l’élection, et plus exactement dans la victoire de François Hollande. 63,7% des suffrages ultra-marins se sont portés sur le candidat de la gauche, et plus singulièrement dans les quatre départements d’Outre-Mer.
Au global, c’est un solde net de près de 286000 voix que l’Outre-Mer apporte au candidat socialiste, soit un quart de l’écart de voix total qui sépare Nicolas Sarkozy de François Hollande !!
Avec 32 fois plus de suffrages exprimés, la Métropole n’a produit que 3 fois l’écart apporté par l’Outre-Mer.
Vous allez me dire que ce résultat est statistiquement normal puisque les résultats de la Métropole tout entière « lissent » mécaniquement les écarts entre régions. Certes.
Cela dit, mis à part l’Alsace (63,4% pour Nicolas Sarkozy) et le Limousin (63,8% pour François Hollande) aucune autre région n’a dépassé le seuil de 60% pour l’un ou l’autre candidat. Et encore, le résultat de l’Outre-Mer tient compte de la diversité des différents territoires, entre la Réunion et les DFA (hormis Saint-Barthélemy), qui votent à gauche, et les territoires du Pacifique, qui votent à droite.

Quelles conclusions en tirer, me direz-vous ?

– d’abord que l’Outre-Mer confirme une fois de plus son intégration forte à la vie politique nationale, et a fortement contribué à la victoire de François Hollande (+0,38%).

– l’Outre-Mer signifie qu’elle a une attente forte de considération de la part des politiques nationaux. Ces derniers sont venus nombreux faire campagne ces derniers mois, ils ont eu raison de ne pas négliger ces territoires.

– les électeurs semblent mettre une grande attente en la personne de Victorin Lurel, en témoignent les 72% de votes pour Hollande là où Ségolène Royal avait atteint 57,8%. En Martinique, le candidat de la gauche progresse de 8 points, à la Réunion de 8 points également et en Guyane, de 15 points.

– on peut aussi se demander dans quelle mesure la politique menée en Outre-Mer par l’équipe sortante (et notamment les non-réponses apportées suite à la crise sociale de 2009) porte une part de responsabilité dans cette désaffection envers Nicolas Sarkozy.

Enfin, malgré l’importance de son vote, je regrette que l’Outre-Mer n’ait pas eu une place de choix dans les programmes des différents candidats, et notamment sur ce qui pour moi est le plus important pour son avenir : la prise en compte de la transition énergétique, alimentaire et sociale. Mais cela fera l’objet de prochains billets.