Lancement d’une initiative française pour les coraux du Pacifique sud

NOUMEA, 24 jan (AFP) –
Une cinquantaine de chercheurs sont réunis depuis lundi jusque vendredi à Nouméa, à l’occasion du lancement de l’Initiative pour la protection des récifs coralliens du Pacifique sud (CRISP), financée par la France, a-t-on constaté sur place.

Ce programme de l’Agence Française de Développement (AFD), qui sera piloté depuis Nouméa, s’élève à 9,2 millions d’euros et va durer trois ans.

Son objectif est de permettre à une quinzaine de pays insulaires du Pacifique sud de bénéficier de l’expertise française, en matière de protection de la biodiversité marine des récifs coralliens.

« L’action politique et environnementale est que la France coopére avec les pays du Pacifique sud pour les aider dans une démarche de développement durable sur les récifs coralliens », a indiqué Bernard Salvat, professeur à l’Ecole pratique des hautes études et spécialiste des récifs coralliens de renommée internationale.

Un appui aux aires marines protégées et la création de nouveaux sites, une meilleure connaissance et gestion des écosystémes coralliens ainsi que le partage des informations avec les usagers du récif et les décideurs politiques constituent les principaux axes du CRISP.

« Les récifs du Pacifique sud et plus particulièrement ceux du Pacifique central sont bien protégés parce que la pression démographique est bien moindre que dans le sud-est asiatique, où se trouve la majorité des récifs, et parce qu’on est loin de toutes les pollutions continentales », a également indiqué M.Salvat.

La surpêche, la mauvaise gestion des zones côtières, les phénomènes de sédimentation dus à l’urbanisation ou encore le commerce de poissons vivants, destinés aux restaurants asiatiques, constituent cependant des menaces à une gestion durable de ces récifs.

Grâce à ses collectivités d’Outre-mer, la France abrite 10% de la surface des récifs coralliens de la planéte. Ils s’étendent en tout sur près de 300.000 km mais 70% sont détruits ou menacés, selon un rapport d’experts internationaux, publié fin 2004.

A Cap21-Antilles, nous sommes heureux que la France prenne la tête d’une telle initiative de coopération en faveur d’une démarche de développement durable des récifs coralliens et nous soutenons une telle initiative.
Toutefois, un tel engagement serait encore plus convaincant si la France ne soutenait par ailleurs un développement des activités minières en Nouvelle-Calédonie, jusqu’à présent insuffisamment respectueux de la préservation de l’environnement et des récifs coralliens.

Nous pensons en particulier à l’exploitation future du gisement de nickel de Goro dont l’attribution a été réalisée ces dernières années et qui lors de sa mise en activité portera une atteinte -durable celle-là- à l’environnement du sud de la Grande Terre calédonienne et à son attrait environnemental et touristique.