Analyse écorégionale marine en Polynésie Française

Depuis lundi, une trentaine de personnes travaillent, à Tahiti, à l’élaboration de cartes fondées sur l’identification d’un réseau d’espaces d’intérêt remarquable pour la Polynésie française avec,pour objectif, le développement d’une stratégie pour la préservation et la gestion de ces espaces. Ce travail a débouché, vendredi, sur une synthèse dont il sera tenu compte aux niveaux local,régional et international.

Ces ateliers rassemblaient des responsables polynésiens, des représentants d’associations et d’ONG, des socioprofessionnels et des scientifiques qui avaient pour tâche de constituer une déclinaisonconcrète des recommandations issues des consultations du Grenelle de la Mer, rebaptisé localement « Ruahatu » (nom polynésien du dieu de la mer).

Un enjeu majeur de préservation de la biodiversité marine

L’analyse écorégionale marine de Polynésie est réalisée sous l’égide du ministère de l’Environnement de Polynésie française et mise en oeuvre, conjointement, par l’Agence des aires marinesprotégées et le WWF-France. Elle s’inscrit dans le cadre de l’Initiative pour les récifs coralliens du Pacifique Sud (CRISP). On rappellera qu’avec 5,5 millions de km2, le milieu marin polynésienreprésente la moitié du domaine maritime français et constitue un enjeu majeur de préservation de la biodiversité marine.

Des orientations de travail aux niveaux local, régional et international

Les différents ateliers organisés ont permis de définir un choix de sites prioritaires et d’élaborer des propositions concernant le mode de gouvernance de ces aires, le financement de leurprotection ou encore l’amélioration de la connaissance du milieu et de ses usages (pêche, tourisme, exploitations diverses…).

« Les cartes de priorisation qui ont été établies doivent déboucher sur deuxdynamiques de protection », a expliqué Bernard Cressens, de WWF-France, l’ONG à l’origine de la mise en place des aires marines protégées dans le monde. « L’une, au niveau international et régional(ndlr- le Pacifique Sud), doit aider à définir les priorités d’intervention internationale et les obligations des Etats qui y souscrivent », a-t-il précisé avant d’expliquer que ces mêmes cartesvont servir d’éléments de discussion au niveau des dynamiques locales. « Ce qui permettra une mobilisation d’énergies et de financements ».

Plusieurs des scientifiques participant à cet atelier étaient également présents à un atelier du Patrimoine mondial de l’UNESCO, qui s’est tenu à Maupiti du 1er au 7 novembre. Atelier au coursduquel une « Déclaration des Pays du Pacifique sur la dimension culturelle de l’Océan », a été adoptée. Ils se retrouveront, lundi prochain, à Moorea du 15 au 19 novembre, dans le cadre de laConférence régionale Pacifique au cours de laquelle les travaux réalisés cette semaine à Tahiti seront intégrés, cette fois-ci dans un cadre plus global.

Source : ATP