Orpaillage

La plus importante association internationale de scientifiques du monde tropical a appelé solennellement les gouvernements à mettre un terme à l’orpaillage illégal dans les espaces protégés en Amérique du sud. L’ATBC estime que « la situation a atteint des proportions critiques particulièrement en Guyane française, au Guyana, au Surinam, au Vénézuela et au Brésil ».

« Dans plusieurs parcs, la situation est complètement hors de contrôle », a estimé Pierre-Michel Forget, chercheur au Muséum français d’histoire naturelle dans le communiqué. « Des dizaines de milliers de chercheurs d’or artisanaux ont envahi les parcs nationaux et réserves naturelles, où ils dégradent les fleuves et rivières, contaminent les eaux au mercure (utilisé pour agglomérer l’or), se livrent au braconnage, détruisent la forêt et menacent les populations locales indiennes », dénonce le communiqué. José Fragoso, de l’Université de Hawaï, rappelle que les parcs naturels du Nord de l’Amazonie et du plateau des Guyanes comptent « parmi les plus importants du monde » en termes de nombre d’espèces et de complexité des écosystèmes.

L’ATBC, qui compte plus de 1.400 membres dans 65 pays, appelle les gouvernements à déployer rapidement dans les parcs les forces de sécurité et les moyens de surveillance adaptés, ainsi qu’à réguler strictement la vente de mercure utilisé pour amalgamer l’or.

La France a interdit l’utilisation du mercure à partir de 2006 dans le département français de Guyane. Quelque 10.000 orpailleurs opèrent illégalement en Guyane française, y compris dans la réserve des Nouragues, le plus vaste espace protégé de France, et à l’intérieur du périmètre du futur parc national de Guyane.

Cap21-Antilles soutient cet appel et demande à ce que, au minimum, les autorités françaises déploie les moyens nécessaires au respect de la protection dans les espaces protégés.