Martinique: changer de statut est une question secondaire

Communiqué de presse cap21 du 29 juin 2009

Le Président Nicolas Sarkozy a annoncé l’organisation d’un référendum sur un éventuel statut d’autonomie pour la Martinique.
Passer de l’article 73 à l’article 74 de la constitution est un changement institutionnel très fort, loin d’être symbolique, et qui donne aux collectivités de l’article 74 davantage d’autonomie par rapport à la loi nationale. Encore faut-il, avant de demander son avis à la population martiniquaise, savoir quelles seront les compétences accordées à la Martinique dans le cadre de l’article 74, et bien mesurer quelles seront les conséquences sur le statut européen de la Martinique et l’éligibilité des aides européennes dont elle bénéficie.

Mais l’essentiel n’est pas là. On a déjà posé cette question de l’évolution statutaire en 2003 et la population l’avait rejetée.

Aujourd’hui, ce sont les élus qui estiment que la situation a évolué.

En réalité, les problèmes auxquels sont confrontés les martiniquais au quotidien sont des problèmes économiques, sociaux et identitaires.
Changer ou non de statut ne modifiera en rien les capacités de la Martinique a améliorer la qualité de vie de ses habitants.
Ne nous trompons pas de priorité. Qui plus est, les élus martiniquais ont la possibilité depuis février 2007 de demander l’habilitation à légiférer dans un certain nombre de domaines, sur proposition de leur congrès. Cette possibilité n’a pas encore été utilisée depuis deux ans ; pourquoi, une fois l’autonomie acquise, nos élus seront-ils plus dynamiques dans leurs nouveaux champs de compétences ?

Benoit Chauvin, délégué Outre-mer
Contact : 06 90 67 89 44