Les avions, responsables du réchauffement climatique ?

On sait, depuis le 11 septembre 2001, que les nuages de vapeur d’eau générés par les avions, en faisant écran au rayonnement solaire le jour et à la déperdition de chaleur la nuit, diminuent l’amplitude thermique entre le jour et la nuit d’environ 1°C.

On connait également parfaitement les nuisances sonores générées à proximité des aéroports.

Mais l’impact le plus nuisible et le plus durable du transport aérien sur l’environnement est l’émission de gaz à effet de serre.
Selon une étude récente de l’IFEN, le transport aérien contribuerait pour 2,5% des émissions de CO2 mondiales, soit autant que ce que produit un pays comme la France. Or ces émissions ne sont pas près d’être régulées, faute d’accord au niveau international : aujourd’hui en effet, les émissions du transport aérien international ne sont attribuées à aucun pays en particulier, seuls les transports intérieurs sont comptabilisés.
Il est donc d’autant plus important que chacun soit conscient en prenant l’avion de sa contribution au réchauffement climatique !

En moyenne, un passager aérien en vol transatlantique émet 140g de CO2 par kilomètre, soit autant qu’une voiture sur la même distance. Ainsi, en effectuant un aller-retour Paris-Antilles, un passager émet environ 2 tonnes de CO2, soit 4 fois son «quota annuel» autorisé pour préserver le niveau de C02 dans l’atmosphère.

Si on voulait préserver la planète, il faudrait que chacun de nous ait un comportement «climatiquement» exemplaire au quotidien et n’effectue un voyage en métropole qu’une fois tous les 10 ans environ !
Evidement, tout le monde ne voyage pas en métropole et on note quelques améliorations au niveau de l’offre aérienne : meilleur taux de remplissage des avions, suppression du détour par St-Domingue au départ de St-Martin, renouvellement des gros porteurs… mais ces évolutions n’ont que des effets marginaux.

Au niveau individuel, si on prend conscience du dégré de pollution qu’on inflige à la planète lors de nos déplacements, un grand pas est déjà franchi. Mais il faut ensuite aller plus loin et agir : préférer les vols charters ou, mieux, choisir de passer ses vacances hors de son île en allant à la découverte de la région Caraïbe. Comme cela vous contribuez en même temps au développement du tourisme caribéen !
Enfin, et ceci est valable pour ceux qui voyagent aussi bien que ceux qui ne voyagent pas, il est important au jour le jour de préférer consommer des produits fabriqués localement ou acheminés par bateaux que des produits transportés par avion. Consommer 100 kg de produits acheminés par avion depuis la Métropole équivaut à émettre une tonne de CO2.

La situation n’est pas encore critique mais elle est préoccupante.
Bien sûr, il n’est pas question de priver les Antillais de la possibilité de se rendre en métropole, pour voir leur famille, étudier, etc… ni les métropolitains de voyager aux Antilles.
Bien sûr, la continuité territoriale entre la Métropole et les DOM doit être assurée.
Mais nous devons prendre conscience de ses implications environnementales et que de toute façon, si on ne tend pas spontanément vers une attitude climat-économe, il arrivera un jour où ce seront les prix qui nous obligeront à adopter ces mêmes comportements.

Alors anticipons, agissons sans attendre pour préparer l’économie antillaise à une hausse trop massive des cours du pétrole, donnons-nous les moyens de ne pas être pénalisés par cette future donne mais au contraire d’en tirer parti, donnons-nous l’envie d’agir pour préserver notre environnement, gage de notre cadre de vie future et de notre attrait touristique.