Guadeloupe et Martinique : d’un tourisme subi à un tourisme intégré

M. Michel MAGRAS, sénateur de Saint-Barthélemy, vient de rendre un rapport d’information, au nom de la commission de l’économie, du développement durable et de l’aménagement du territoire du Sénat, sur le tourisme et l’environnement, en Guadeloupe et en Martinique.
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Compte-tenu de la crise que traverse le tourisme en Guadeloupe et en Martinique, le rapport se concentre sur ces deux départements et formule onze propositions pour que le tourisme devienne une priorité, et s’intègre réellement, à la fois dans la société et dans son milieu naturel.

Ces onze propositions sont les suivantes :

– faire du tourisme la priorité des Antilles en matière de développement économique

– renforcer les actions de sensibilisation de la population à l’intérêt de l’activité touristique, notamment en accroissant la place des langues étrangères dans le cadre scolaire

– mettre tout en oeuvre pour que l’expérience de desserte des Antilles depuis Roissy soit concluante, sans pour autant négliger d’autres pistes

– prendre des initiatives pour attirer des touristes nord-américains, notamment en incitant les compagnies aériennes américaines à desservir les Antilles

– ajuster le dispositif de défiscalisation pour l’hôtellerie afin d’aboutir à une « défiscalisation de projet » et de permettre la mise à niveau des établissements hôteliers

– prendre des initiatives visant à diversifier les produits touristiques et les clientèles afin d’atténuer l’effet de saisonnalité

– lancer un grand plan de formation des salariés du secteur du tourisme antillais

– relancer la croisière dans les Antilles, notamment en soutenant les projets à Saint-Pierre et à Basse-Terre.

– prendre des initiatives en matière de cadre de vie, par exemple en utilisant les dispositifs législatifs permettant d’encadrer et de réguler l’affichage publicitaire.

– promouvoir les Antilles comme une destination touristique « verte »

– assurer une meilleure valorisation du patrimoine naturel des Antilles, par exemple via la réalisation d’un inventaire des sites naturels remarquables.

Depuis toujours, cap21 préconise de mettre l’environnement au coeur de toutes les politiques publiques en Outre-Mer, et d’en faire ainsi des territoires précurseurs sur le plan de l’adaptabilité au changement climatique et à la diminution des ressources fossiles. C’est la seule manière de permettre de développer une activité durable et améliorer l’image des
Outre-Mers. Cette même démarche s’applique donc en tout premier lieu au tourisme, qui est l’une des principales activités économiques des territoires d’Outre-Mer, en tout cas pour la Guadeloupe et la Martinique.

Par conséquent, nous apprécions que le rapport parlementaire présenté par Michel Magras mette le doigt sur cet aspect des choses et permette de lancer un débat sur ce sujet au sénat à la fin du mois de juin. Reste maintenant à convaincre les responsables politiques locaux, confrontés à d’autres difficultés à court terme sur le plan social et économique, à faire
de cette problématique de l’environnement comme facteur de développement touristique, la priorité de leur action politique.