Des scientifiques alertent sur le risque des ondes électromagnétiques

Les champs électromagnétiques pourraient « être à l’origine d’un problème de santé publique majeur » écrivent quatre scientifiques, en plein débat sur les dangers des antennes detéléphonie.

Thristian - creative commons Voilà qui ne contribuera pas à apaiser ledébat sur les dangers des antennes de téléphonie mobile. Lundi, des scientifiques ont estimé que les champs électromagnétiques pourraient « être à l’origine d’unproblème de santé publique majeur ». « Les effets des champs électromagnétiques sur notre santé sont démontrés par l’observation clinique de très nombreusesinvestigations toxicologiques et biologiques et certaines études épidémiologiques », soulignent quatre professeurs, dans une déclaration publiée à l’occasion d’un colloque au Sénat surl’enjeu sanitaire des technologies sans fil.

Les signataires sont l’Allemand Franz Adlkofer, coordinateur du projet de recherche européen Reflex rassemblant 12 équipes de 7 états membres, le Français Dominique Belpomme, cancérologue et lesSuédois Lennart Hardell, cancérologue et chercheur, et Olle Johansson, du département de neuroscience du Karolinska Institute. Ils notent encore qu’il existe « un nombre croissant demalades devenus intolérants aux champs électromagnétiques » et qu’« on ne peut exclure chez eux l’évolution vers une maladie dégénérative du système nerveux, voire certainscancers ». Il y a selon eux urgence à appliquer le principe de précaution.

Une table ronde le 23 avril
Les technologies sans fil et les champs électromagnétiques pulsés sont accusés régulièrement d’impacts sur la santé, même si le débat scientifiquereste ouvert sur le sujet. A l’initiative des associations Agir pour l’environnement et Priartem, un sondage réalisé par l’institut BVA fait apparaître que 80% des personnes interrogées sontfavorables (45% tout à fait, 35% plutôt) à ce que le gouvernement réglemente davantage le développement des antennes relais. 16% n’y sont pas favorables (pas du tout 8%, plutôt pas 8%), et 4% ne seprononcent pas (sur 1001 personnes interrogées par téléphone les 13/14 mars selon la méthode des quotas).

La France, commentent les associations, dispose d’une réglementation « particulièrement laxiste » avec des normes d’exposition maximales plus élevées que nombre de payseuropéens. Elles demandent l’application du principe de précaution et une baisse « très significative » des valeurs d’exposition maximales aux champs électromagnétiques desantennes relais, « comme le réclame le parlement européen ». Une table ronde sur les effets potentiels des téléphones mobiles et des antennes relais sur la santé seraorganisée par le ministère de la Santé le 23 avril, à la demande du Premier ministre.

Les associations demandent des précisions
Des associations, reçues lundi par la secrétaire d’état à l’Ecologie, Chantal Jouanno, en préparation du « grenelle de latéléphonie mobile », ont réclamé des précisions. « On a un peu l’impression que c’est un exercice de style et que l’objectif est de faire de la communication autour du sujet sans vraimentchercher de solutions », a regretté Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement. « Quant au contenu, on ne sait toujours pas si la question des antennes relais va êtreréintroduite ou pas. »

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