CVRD est-il encore intéressé par Goro-Nickel ?

Alors que le comité Rheebu Nuu dénonce dans un communiqué en date du 26 janvier la division des Kanak du Sud orchestrée par les dirigeants locaux de Goro-Nickel en invitant le maire Palika de Yaté et le grand Chef de l’Ile des pins, la presse canadienne se pose des questions sur la volonté de CVRD de mener à terme son projet d’usine de Goro.

Signe inquiétant pour Goro-Nickel, relève Laurence Williams sur Mineweb.com, CVRD a communiqué une quantité importante d’informations détaillées sur ses projets en cours en Amérique latine et au Canada dans son programme d’investissement de 6,3 milliards de dollars pour 2007, et Goro-Nickel n’en fait partie que pour deux lignes « Goro est un projet de latérites de nickel en Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique Sud, avec une capacité de production annuelle estimée à 60 000 tonnes de nickel. »

Ce qui peut être interprété de plusieurs façons. Néanmoins, il existe une forte possibilité que CVRD juge que le projet ne vaille plus la peine de continuer à se battre pour apporter des solutions aux problèmes soulevés par les risques environnementaux ainsi que la question des relations avec les populations locales.

Les dernières estimations de coûts de constructions montrent que ceux-ci vont dépasser les 3 milliards de dollars (50% de plus que les évaluations précédentes). De plus, l’usine n’entrera en production que fin 2008, soit avec une année de retard, si de nouveaux problèmes ne surviennent pas et si le démarrage du procédé de lixiviation par acide sulfurique sous pression (HPAL) se fait sans incident, ce qui reste encore à vérifier.

On peut douter que tout cela puisse signifier la fin du projet Goro-Nickel, mais on se demande si CVRD ne va pas essayer de le « fourguer » (sic) au prix coûtant, voire en dessous, à une autre compagnie minière qui, elle souhaitera mener le projet à terme. Et malgré les problèmes qu’elle rencontre sur l’île, la SLN-ERAMET pourrait être intéressée, comme pourraient l’être d’autres compagnies ayant la surface financière nécessaire pour envisager de finir le projet.