Biocarburants : CAP 21 soutient l’expérimentation des huiles végétales pures

Dans un communiqué de presse du 23 octobre 2006, Cap21 affirme son soutien à l’expérimentation des huiles végétales pures, que l’on peut appliquer également en Outre-Mer, à quelques modifications près :

Biocarburants : CAP 21 soutient l’expérimentation des huiles végétales pures

 
Le plan biocarburants 2005-2010 du gouvernement fait l’impasse sur la filière des Huiles Végétales Pures en la confinant dans la niche de la seule utilisation agricole.

Cette position n’a aujourd’hui aucun sens car les exploitations agricoles n’ont aucune rentabilité économique à produire des huiles végétales pures comme substitut du gazole agricole détaxé. Le prix de revient d’huiles fabriquées à partir d’une pression à froid de graines de tournesol ou de colza est en effet de 80 centimes d’euros au litre contre 60 centimes au litre pour le diesel agricole.

Pour CAP 21, parti écologiste présidé par Corinne LEPAGE, il est temps que la France prenne le virage législatif et fiscal nécessaire au développement des huiles végétales pures pour plusieurs raisons :

Cette filière présente les meilleurs rendements en matière de production d’énergie (une tonne équivalent pétrole en production permettent de fabriquer 7 tonnes équivalent pétrole) et d’émission de gaz à effet de serre.
Elle permet de produire des tourteaux gras destinés à l’alimentation du bétail et de réduire ainsi les importations (75 à 80 % des protéines végétales destinées au bétail sont importées par la France) tout en ayant une garantie plus importante sur la qualité du produit (absence d’OGM….).

La culture du tournesol n’est pas irriguée et ne nécessite que très peu d’intrants (nitrates, pesticides) et présente donc un écobilan assez favorable.

Utilisée en Allemagne, Belgique, Danemark, Irlande, Portugal, Suisse, la filière courte des Huiles Végétales Pures offre à l’agriculture de nouvelles perspectives de débouchés et revenus et contribue à une plus grande valeur ajoutée et à de l’emploi en zone rurale.

Eric Delhaye, porte-parole de CAP 21 demande donc à ce que la France lance en 2007 une vaste campagne d’expérimentation des Huiles Végétales Pures sur les flottes de véhicules des services publics (collectivités locales, services de l’Etat) de manière à alimenter par le retour d’expériences la production d’une norme européenne qui fournira un cadre et les garanties nécessaires au développement de la filière en direction des particuliers.

Eric Delhaye, porte-parole de CAP 21

 

Evidement, le problème se pose un peu différemment pour l’Outre-Mer, tant sur le choix des cultures que sur l’opportunité de développer les biocarburants.

Pour la production d’éthanol, biocarburant visant à remplacer l’essence, la betterave est remplacée par la canne à sucre, qui affiche un rendement énergétique positif (alors que pour la betterave, il faut environ 1 l de pétrole pour produire 1 l d’éthanol, sans compter la mise à disposition des sols, l’usage de pesticides et d’engrais). Donc, oui, l’Outre-Mer gagne à produire de l’éthanol, notamment à partir des résidus de bagasse inutilisée.

Pour la production d’huiles végétales pures, le tournesol est difficilement envisageable ici, mais il peut être avantageusement remplacé par de l’arachide. Et là, la logique est la même qu’au niveau national : culture de substitution à d’autres secteurs en difficulté, emploi local, diminution des émissions de gaz à effet de serre, meilleure indépendance énergétique et maintien du pouvoir d’achat au niveau local. Bref, beaucoup d’avantages !!